Octobre-novembre 1830. Au moment de l'indépendance de la Belgique, le gouvernement provisoire démantèle le réseau scolaire et annule toutes les mesures préexistantes. Dans les universités d'État de Gand, Louvain et Liège, on ferme alors systématiquement une ou deux facultés par manque d'argent.
 
Suite aux abus des gouvernements précédents, l'article 17 de la Constitution de février 1831 prévoit que L'enseignement est libre ; toute mesure préventive est interdite ; la répression des délits n'est réglée que par la loi. L'instruction publique donnée aux frais de l'État est également réglée par la loi.
 
Pour pallier ces amputations, les universités mettent sur pied des facultés libres et obtiennent en 1831 qu'un arrêté crée des commissions d'examen devant lesquelles se présentent leurs élèves. Ce sont les prémices des jurys ultérieurs.
 
A Bruxelles, il existait bien des cours pratiques de médecine près de l'Hôpital Saint-Pierre, autorisés depuis 1806 par décret de l'Empereur et sous le patronage du Conseil général des hospices. Cependant, ces cours relevaient d'une entreprise privée datant de 1798 et pour laquelle la municipalité avait accordé à Mr Terrade l'ouverture d'un établissement où sont dispensés des cours en dissection et dans "l'art de guérir". En 1805, Terrade dirige, avec l'appui du gouvernement, une école plus sérieuse. Celle-ci se maintient sous le gouvernement hollandais et prospère jusqu'à son absorption par l'Université.
 
En 1824 on donne, au Musée des Sciences et des Lettres, des cours publics de haut niveau en histoire, sciences et littérature, mais ils ne sont sanctionnés par aucun diplôme. C'est l'époque de la vogue des conférences publiques et des associations scientifiques. Toutefois, aux yeux d'hommes tels que Baron, Quetelet ou Lesbroussart, la capitale de la Belgique nouvelle manque d'une université digne de ce nom.
 

Auguste Baron