Jules Bordet Jules Bordet rejoint le laboratoire d’Elie Metchnikoff à l’Institut Pasteur de Paris en 1894. Atteint par l’âge et la maladie, Louis Pasteur y est toujours présent mais n’y travaille plus.

À l’origine dédié à la vaccination contre la rage, l’Institut élargit progressivement ses centres d’intérêt à la lutte contre les maladies infectieuses à une époque où de nombreux agents infectieux n’ont pas encore été identifiés. À l’aube du 20e siècle, bien avant l’ère des antibiotiques, à côté des mesures d’hygiène et de quarantaine, la seule arme contre les infections était l’amplification des mécanismes naturels de défense : l’immunité.

L’Institut Pasteur que rejoint Jules Bordet est un véritable « bouillon de culture » des grands noms du combat contre les infections. À côté d’Elie Metchnikoff, prix Nobel de Médecine 1908 pour ses travaux sur la phagocytose, on trouve Émile Duclos, proche collaborateur de Louis Pasteur sur les fermentations et les maladies microbiennes, Émile Roux, le premier à avoir traité la diphtérie par un sérum dirigé contre la toxine diphtérique, Alphonse Laveran, prix Nobel de Médecine 1907 pour la découverte de l’hématozoaire responsable du paludisme, Alexandre Yersin, qui a identifié le bacille de la peste lors d’une épidémie à Hong Kong, et Albert Calmette, qui a développé les sérums contre les venins de serpents et mis au point le vaccin préventif contre la tuberculose.

Alors qu’Elie Metchnikoff met en avant le mécanisme cellulaire de la phagocytose comme principal moyen de défense des organismes contre les infections, Jules Bordet attire rapidement l’attention sur l’importance des mécanismes chimiques (appelés humoraux) de cette défense.