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Bruxelliana - Publications de P à Z
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La vie et l’œuvre de Léon Paschal (1873-1939) sont aujourd’hui peu documentées. Né à Malines, Léon Paschal a accumulé les activités professionnelles et littéraires. Il semble débuter dans le monde des lettres en 1895 par la publication de poésies pour ensuite se consacrer au métier de traducteur. En 1899, il publie son premier roman, Jeunesse inquiète. Ce récit est qualifié par Camille Hanlet de roman autobiographique, affirmation difficile à confirmer étant donné la carence d’informations sur l’auteur. Ce dernier a également signé trois essais dont les titres traduisent vraisemblablement son obsession pour le « génie littéraire ». Il semble qu’il ait terminé ses jours en Hollande où il aurait exercé une carrière de professeur à l’École de Guerre de La Haye.
Jeunesse inquiète dresse le portrait de Max Séveranz, un jeune adolescent à l’existence fade et faussement romantique. Incapable de création littéraire, il cherchera vainement, tout au long du récit, la femme capable d’élever son inspiration. Sa quête donne lieu à plusieurs scènes de déambulations dans des lieux emblématiques de la capitale tels que le Théâtre de la Monnaie, le Parc royal, les Galeries Saint-Hubert, les grands boulevards, etc. Max y expérimente les joies naïves et – surtout – les déceptions de l’amour. Teinté de symbolisme, ce roman de l’échec littéraire évoque la jeunesse d’un écrivain maudit n’ayant pas trouvé à Bruxelles le terrain favorable à sa créativité. On y trouve aussi un portrait indirect du milieu littéraire de l’époque (les Jeune Belgique et Edmond Picard).
Voir : La Lutte. Revue d’art et de sociologie catholique, Bruxelles, février 1900 ; Camille Hanlet, Les Écrivains belges et contemporains de langue française (1800-1946), Liège, Dessain, 1946, 2 vol.
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Alexandre Pierron (dit Sander, 1872-1945) est né dans une famille dont le père, socialiste convaincu, participera aux premiers congrès du Parti Ouvrier Belge. Contraint d’abandonner précocement ses études, il devient apprenti dessinateur-lithographe. Passionné par les arts, il suit les cours du soir à l’Académie de dessin et d’art décoratif de Molenbeek avant de se tourner vers la littérature. Encouragé par l’écrivain Georges Eekhoud, mentor avec qui il entretiendra une relation homosexuelle, il mène une carrière très active dans le domaine de la critique d’art, collaborant à de nombreux journaux, tout en publiant romans, contes et essais (Le Tribun, 1906 ; Le Beau Voyage, 1923 ; Histoire illustrée de la Forêt de Soignes, 1935, entre autres). Ses nominations en tant que professeur d’histoire de l’art à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, puis, à partir de 1904, en tant secrétaire de l’Institut supérieur des Arts décoratifs (future Ecole La Cambre) de Bruxelles, témoignent de sa reconnaissance institutionnelle au sein de monde culturel.
Berthille d’Haegeleere (réédité en 1914 sous le titre Les Rides de l’eau) raconte la vie de Jean Demane, fils d’un forgeron de Molenbeek. La première partie du roman évoque, sur un ton assez bucolique, l’enfance du héros dans ce faubourg rural. La deuxième partie relate la formation de Jean et de son frère Baltus à l’Académie de Molenbeek, puis, pour le premier, l’apprentissage dans l’atelier d’un imprimeur-lithographe du centre de Bruxelles et la rencontre avec un sculpteur sans le sou, Antoine Royvèle, qui le révèle à sa vocation pour l’écriture. Tandis que Jean fréquente les cercles littéraires de la capitale et connait ses premiers succès, Baltus, devenu peintre, est fauché par une maladie. La dernière partie du roman décrit le deuil de Jean qui tente d’oublier son désespoir dans l’alcool, la débauche et la fréquentation des mauvais quartiers proches du canal. L’amour de Berthille, pure jeune fille de son village, le rend à la sérénité et à son art. Cependant, suite à un avortement, causé par leur amour coupable (ils ne sont pas mariés), Berthille meurt et Jean se suicide. Le roman, qui puise dans la biographie de l’auteur, évoque le contraste entre les faubourgs champêtres, paradis perdu menacé par l’urbanisation, et la ville, creuset de la vie artistique mais aussi lieu de perdition.
Voir : Mon bien aimé petit Sander. Lettres de Georges Eekhoud à Sander Pierron (1892-1927) suivies de six lettres de Sander Pierron à Georges Eekhoud. Texte établi et annoté par Mirande Lucien, Lille, 1993.
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Auteur d’une œuvre abondante principalement consacrée à la vie quotidienne à Bruxelles, le journaliste Louis Quiévreux (1902-1969) a quitté l’enseignement et son travail d’instituteur en 1924 pour se consacrer à sa carrière à La Dernière Heure et à La Lanterne. Il est aussi le correspondant local de plusieurs journaux britanniques.
Rédigée dans un style vivant et concret, Bruxelles notre capitale se compose de nombreuses chroniques de quelques pages décrivant un Bruxelles méconnu, comme celui des souterrains plus ou moins murés que le journaliste est allé visiter, les vieux hôtels, le souvenir du pensionnat Héger, des détails de construction de l’hôtel de ville ou de demeures particulières, aristocratiques ou populaires. Il évoque la « chapelle à poètes », un cercle nommé La Pléiade qui se trouvait dans une cave de la Grand Place en 1949, animé par Marcel Lecomte (p. 80). Grand lecteur de vieux journaux, l’auteur redonne également vie à de nombreux faits divers.
Voir : Molenbecca, n°31, avril 2008.
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Histoire anecdotique, mais bien documentée, d’un quartier de Bruxelles dont l’auteur dresse le portrait au moment de sa disparition, le récit, s’il remonte au XVIIe siècle, vaut surtout par les témoins interrogés et les souvenirs de l’auteur. Ce dernier évoque les salles de danse et les débits de boissons du quartier, la préparation de diverses nourritures « récupérées », les fêtes et leurs animateurs, les petits métiers d’un quartier pauvre.
Voir : Molenbecca, n°31, avril 2008.
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A Né à Hornu en 1869, attaché à l’enseignement technique et artistique de Saint-Ghislain pendant de longues années, Marius Renard s’installe à Anderlecht à partir de 1905. Toujours intéressé aux questions d’enseignement, il y déploie aussi une activité politique au Conseil provincial du Brabant, puis dans sa commune, dont il est élu bourgmestre en 1939. Il est déporté en Allemagne entre 1941 et 1945, et il succombe aux sévices subis pendant sa captivité, en 1948, trois ans après avoir réintégré son poste maïoral.
Son œuvre littéraire est marquée par un souci constant de décrire la vie populaire dans les quartiers qu’il connaît bien. Sa profession de foi est parue dans La Belgique artistique et littéraire sous le titre « Dans le monde des humbles » : « Certains quartiers de Bruxelles ont une beauté spéciale qui exprime une étonnante force de la vie. Ce sont ceux qui abritent le labeur, la joie et le repos des gagneurs de pain. Ils forment un décor où se jouent mille drames de l’existence. Leurs maisons et leurs ateliers racontent le temps qui fut et l’avenir qui vient, parce qu’il faut chercher le prologue des destins futurs de l’humanité, dans le monde du travail et là seulement. » (tome XII, n°36, sept. 1908).
Dans son roman Notre pain quotidien (1909), largement nourri par son expérience personnelle, il raconte l’histoire d’une orpheline boraine venue travailler à Bruxelles et qui découvre les territoires peu familiers de la grande ville. Dans la deuxième partie, le chapitre intitulé « Le Faubourg » présente le quartier de Cureghem. Il décrit aussi les rues commerçantes d’Anderlecht : « Charcuteries, boulangeries, magasins de confections, brocantes où l’on bazarde les meubles branlants et les vêtements qui sentent la naphtaline, laiteries, boutiques où l’on vend des légumes, des fruits, des conserves et tant et tant d’autres, multiplient des étalages où se révèle surtout le souci de satisfaire par tous les moyens, la clientèle. »
Voir : Jean Puissant, « Le mécanicien, par Marius Renard », Les Cahiers de la fonderie, n°10, avril 1991, p. 19-23.
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Maurice Saey (1874-1927) est un chansonnier et auteur de revues théâtrales qui évoquent la vie et les mœurs bruxelloises (Bruxelles 1916). Il publie des contes et nouvelles dans la presse, inspirés eux aussi du folklore bruxellois. Avec Albert Vos, il lance en 1915 le quotidien Le Progrès libéral. Connaisseur de peinture et collectionneur, il est aussi l’auteur de plusieurs salons d’art.
Flirtant avec le genre de la littérature panoramique, le récit raconte les tribulations de Jerry, contraint à quitter l’Angleterre parce qu’une nouvelle loi l’a obligé à mettre fin à ses activités comme propriétaire de casino. La Belgique, sorte d’Eldorado pour les amateurs de jeu, semble être la ville idéale pour son exil forcé. Jerry laisse femme et enfants à Ostende pour s’établir à Bruxelles. Il y retrouve une connaissance, Marabout, qui lui servira de guide parmi les plaisirs nocturnes que la capitale peut offrir. Les déambulations urbaines des protagonistes sont prétextes à diverses digressions sur le développement de la ville et l’architecture, le marché de l’art ou encore la prostitution. Les lieux de divertissement, voire de débauche, occupent le premier plan du récit. Le ton est cynique et le tableau très sombre, laissant transparaître la nostalgie d’un « Vieux Bruxelles » disparu.
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Romancière et journaliste, Marguerite Van de Wiele (1857-1941) est une figure de femme auteur particulièrement bien intégrée dans les milieux littéraires belges et français du tournant du siècle. Poussée par le besoin de gagner sa vie, elle s’investit dans le journalisme et collabore à de nombreux quotidiens. Ses romans rencontrant un appréciable succès, elle apparaît comme la première femme belge à vivre de sa plume et à revendiquer clairement le statut d’écrivain professionnel. Très engagée dans les mouvements féministes belges, elle assurera également les fonctions de présidente de la Section du Livre et de la Presse du Conseil national des femmes belges (1907), puis deviendra ensuite présidente du Conseil lui-même et vice-présidente du Conseil International des Femmes.
Filleul du Roi ! se situe « au fin fond de Molenbeek », dans le « Bruxelles populeux », aux frontières campagnardes de la ville. Le Roi est traditionnellement le parrain du septième garçon d’une famille. C’est ce qui se produit dans la famille Sancke, où le petit Léopold, dit Jan, est promis par son père aux plus hautes destinées, à savoir devenir professeur. Mais l’enfant est peu doué et il vient d’une famille pauvre. Le roman raconte sa scolarité difficile malgré l’aide que lui fournit un sous-maître miséricordieux. Son frère aîné, Dolphus, à qui le père refuse de faire des études, se révèle bien plus désireux de faire des études. Il quitte sa famille pour être embauché comme homme de peine à l’Athénée où il apprend par lui-même tout ce qu’il peut. A son tour, il devient aussi ami du sous-maître. L’aîné poursuit donc ses études alors que le filleul du Roi les abandonne. A la fin de l’histoire, chacun aura trouvé la place qui correspond à sa vocation, le cadet reprend la brasserie et le cabaret familial, et Dolphus devient enseignant. Outre Molenbeek, ce roman urbain contient plusieurs descriptions du centre-ville, au gré des déambulations de Dolphus dans la cité : la Grand-Place, Place Sainte-Catherine, Quai au Bois et Canal, Jardin Botanique, rue Royale, parc Royal, Ixelles, La Hulpe, Groenendael.
Voir : Pierre Van den Dungen, « Marguerite Van de Wiele », E. Gubin, V. Piette, J. Puissant, S. Dupont-Bouchat, J.-P. Nandrin, dir., Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Racine, 2006, p. 554-556 ; Vanessa Gemis, « Femmes et champ littéraire en Belgique francophone (1880-1940) », Sociétés contemporaines, n° 78, 2010/2, p. 15-37.
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Dans Insurgée (1890), Marguerite Van de Wiele dépeint les aventures de Myrrha Naphtali, jeune héritière d’origine juive, qui ne sait que faire de la fortune que lui dispense, sans compter, son père banquier. Vivant une vie de bohème peu conventionnelle, elle se retrouve, à un moment, face au choix entre un beau mariage avec un aristocrate, Paul de Coudenberg, et la fidélité à son vieil ami écrivain, le journaliste Servian, secrètement amoureux d’elle, relation douteuse qui menace son accession à une vie rangée et conformiste. Son cœur la conduira à faire le choix le moins avantageux pour elle : sauvant son ami d’une dette, elle perdra tout espoir d’entrer dans le beau monde et finira vieille fille, veillant sur ses lingots dans son hôtel de maître désert. Myrrha, à qui une grande liberté de mouvement est laissée, est une héroïne excentrique, partagée entre un désir d’intégration et la revendication d’une singularité. Cette tension s’exprime spatialement par la fréquentation (légitime) les hauts lieux de la mondanité (bois de La Cambre, œuvres charitables, marchands d’art et salles de vente, bals, etc.) et celle (proscrite) de la bohème (cafés, théâtre de l’Alcazar, ateliers d’artistes, garçonnière, etc.).
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Misères est un recueil de nouvelles évoquant toute sortes de drames, et en particulier ceux de jeunes gens ou de vieillards vaincus par les hasards de la vie, leur propre indolence ou de mauvaises affaires. A de rares exceptions près, les misérables sont présentés comme des victimes, des personnalités passives, rares sont les crimes ou les atteintes à l’ordre social dont ils se rendraient coupables. Mais ce sont aussi des individus isolés, souvent sans famille : la misère ouvrière, la misère des travailleurs, n’est pas traitée, à l’exception de la « misère en habit noir », celle des travailleurs intellectuels.
Par petites touches, ce sont les lieux de la pauvreté à Bruxelles qui sont évoqués : le bas de Saint-Gilles, un quartier d’Etterbeek, les environs du canal de Willebroeck, la rue des Moineaux, l’hôpital Saint-Remi à Anderlecht, des cafés populaires, mais aussi, par contraste, s’agissant de la misère morale de certains riches, le monde bourgeois du quartier du Béguinage ou de la Porte Louise. L’auteur peint également quelques tableaux d’ensemble de la ville, comme le Canal le dimanche ou la vue panoramique que l’on découvre depuis un point élevé. L’écriture cherche à éviter le pathos, elle se veut réaliste, et son esthétique un peu froide réussit à intéresser le lecteur au sort de tous, femmes et hommes, vieillards, enfants, et même animaux.
Voir : Pierre Van den Dungen, « Marguerite Van de Wiele », E. Gubin, V. Piette, J. Puissant, S. Dupont-Bouchat, J.-P. Nandrin, dir., Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Racine, 2006, p. 554-556 ; Vanessa Gemis, « Femmes et champ littéraire en Belgique francophone (1880-1940) », Sociétés contemporaines, n° 78, 2010/2, p. 15-37.
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Ingénieur de profession, professeur à l’École polytechnique de l’ULB ensuite, James Vandrunen (1855-1932) fut recteur pendant les années académiques 1901-1902 et 1902-1903. Parallèlement, il collabora au supplément « Le Mouvement économique » de L’Indépendance belge dont, de 1894 à 1914, il assure aussi la critique dramatique. Il a pris l’habitude, dès les années 1879-1880, de noter ses impressions diverses dans une sorte de carnet de bord (En pays wallon, 1903), entre chronique journalistique et réflexions personnelles. Ses ouvrages ont été tirés à petit nombre, et il n’a jamais cherché à faire carrière d’écrivain. Le plus célèbre est Flemm-Oso, 1884, publié sans nom d’auteur. On lui doit aussi les récits de voyage des Heures africaines (1899) et Le Trottoir (1889, cent exemplaires hors commerce) qui présente une suite d’instantanés de la vie citadine saisie dans une optique naturaliste, à l’instar des Goncourt.
Des Ritournelles constituent d’intéressantes chroniques de la vie quotidienne à Bruxelles, présentées dans l’ordre chronologique de l’année d’écriture. L’auteur évoque successivement le jour de l’an ; un spectacle de cirque ; la pauvreté en rue ; la fête de l’Épiphanie et les gâteaux des rois ; les expositions d’art jeune en février (surtout l’Essor) ; la mode du lorgnon ou du face-à-main féminin ; la vie théâtrale ; un concours de chapeaux ; le carnaval ; le bal masqué et le Mardi-Gras de la Monnaie ; les cafés artistiques et chantant ; les fêtes de Pâques ; les fêtes privées et publiques à Bruxelles ; la publicité murale ; les courses hippiques ; la cohue des dimanches d’été dans les gares ; etc. Il donne son opinion sur la confession des femmes (« c’est un vice féminin »), les collectionneurs, la communion, le tourisme, le toponymie bruxelloise, la restauration du bâti ancien, et bien d’autres débats de l’époque. Si la lecture cursive de l’ensemble est un peu fastidieuse, nombre de ces tableautins sont révélateurs de l’esprit du temps et constituent un témoignage vivant sur l’ordinaire de la capitale belge.
Voir : Paul Delsemme, Rendre justice à James Vandrunen [en ligne], Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 1999. Disponible sur : http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/delsemme111299.pdf ; «Lettres autographes adressées à James Van Drunen», deux volumes reliés déposés à la Réserve précieuse de la Bibliothèque de l’U.L.B ; Édouard Bogaert, «Notice sur la vie et les travaux de James Van Drunen, professeur honoraire à la faculté des sciences appliquées», dans Rapport de l’Université libre de Bruxelles sur l’année académique 1932-1933, Bruxelles, Éditions de l’Université, 1934.