Travaux et monographies de l’École des sciences criminologiques Léon Cornil

En 1889, Adolphe Prins, Gerhardus Van Hamel et Franz von Liszt créaient l'Union internationale de droit pénal. Un an plus tard, naissait le Cercle universitaire pour les études criminologiques de l'ULB, Université libre de Bruxelles, pionnier de cet enseignement en Belgique; Adolphe Prins le soutenait activement.

Aucune théorie sur le crime, le criminel ou la criminalité n'a pu voir le jour sans prendre appui sur une vision de l'homme et de sa place dans le monde qui l'entoure. Cette vision de l'être humain n'a pourtant que peu fait l'objet d'un intérêt spécifique de la part d'auteurs s'inscrivant dans le champ criminologique. Etienne De Greeff, médecin psychiatre belge enseignant à l'Université Catholique de Louvain, était de ces rares explorateurs.

Le présent ouvrage se veut un travail d'investigation de la pensée de De Greeff appliquée à l'étude de la vie morale et de l'action humaine et a pour ambition de dégager la vision de l'homme qu'elle manifeste, qu'elle exprime tout en la structurant. A ce titre, ses travaux ont valeur d'exemple pour toute personne marquant un intérêt pour l'étude de la transgression et des pratiques institutionnelles qui s'y rattachent. La question criminelle n'interroge en effet pas seulement la société comme abstraction, mais surtout chacun d'entre nous sur l'image qu'il se fait d'autrui, de lui-même et du milieu dans lequel il évolue. Plus que ses réponses elles-mêmes, ce sont les apories de la pensée de De Greeff qui semblent devoir nous inciter à reposer encore et toujours les mêmes questions: comment voyons-nous l'homme sur lequel nous théorisons ? Sur quelle base adoptons-nous certaines positions à l'égard d'autrui dans le cadre de notre profession ? C'est là que réside l'actualité toujours renouvelée de la pensée de De Greeff.

La prison, la probation et la protection de la jeunesse constituent les principaux domaines analysés, complétés successivement par la défense sociale à l'égard des anormaux, le projet de réforme du Code pénal et l'ensemble des réformes introduites par les ministères de l'Intérieur et de la Justice de 1990 à 1997.

A Le 19 juin 1992, le conseil des ministres adoptait la note «Sécurité du citoyen», présentée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Parmi les dispositifs prévus dans cette note: les contrats de sécurité, fers de lance des actions de prévention de la petite criminalité destinées à restaurer «une vie normale dans les grandes entités urbaines».

Dix ans plus tard, qu'en est-il de ce dispositif qui suscita maintes controverses, fit l'objet de nombreuses recherches, notamment évaluatives, et connut plusieurs aménagements? Quel impact a-t-il eu sur les populations ciblées comme sur les acteurs de terrain, sur la vie des quartiers comme sur celle des entités urbaines? Quel avenir peut-il espérer, en particulier à la suite de la récente réforme des polices?

C'est à un débat sur ces questions que le Centre de recherches criminologiques de l'ULB, longtemps impliqué dans l'évaluation des contrats de sécurité, a convié praticiens, chercheurs et décideurs à l'occasion de ce 10e anniversaire, mais aussi au moment où le thème de l'insécurité n'a en rien perdu de sa vigueur.

Le présent ouvrage reprend les actes d'un colloque organisé le 19 juin 2002 et examine tour à tour l'évaluation et l'actualité des contrats de sécurité, leurs acteurs et leurs publics cibles, pour se conclure sur les positions de responsables politiques.

La violence des jeunes est devenue un thème de débat récurrent. On s'est pourtant peu intéressé à la manière dont le discours politique se construit autour d'elle. Le présent ouvrage tente de répondre à cette question pour ce qui concerne la Belgique. Il analyse les propos tenus à la Chambre des Représentants entre 81 et 99, une période charnière dans l'histoire de ce pays. L'auteure démontre que la violence des jeunes y devient un problème social digne d'intérêt politique lorsque change la nature du discours politique à la fin du XXème siècle.

Au début des années 80, la violence est conçue comme collective et la jeunesse comme un groupe social en voie de marginalisation, compte tenu de son taux de chômage élevé. A la fin des années 90, par contre, la violence est perçue comme individuelle, -délinquance sexuelle ou violence urbaine- et la jeunesse devient un ensemble d'individus porteurs de droits et de devoirs, mais aussi sujets à risques. C'est dans le cadre de ce second agencement que le discours sur l'augmentation de la violence des jeunes prend alors sens.

Cet ouvrage s'adresse en priorité aux décideurs, praticiens et chercheurs sensibilisés par la problématique de la violence des jeunes et désireux de mieux cerner les représentations du monde politique à son égard. Mais puisqu'il aborde largement la métamorphose du discours politique sur ces vingt dernières années, il intéressera également toute personne concernée par les mutations de l'Etat en général.

Il a obtenu le prix Gabriel Tarde décerné par l'Association française de criminologie (2005-2006).

Analyse la valeur et la portée de l'arrêté du 15 décembre 1989 relatif à l'agrément et à l'octroi des subventions aux services d'aide sociale aux justiciables, en particulier l'impact de cette réforme dans le secteur de l'aide sociale pénitentaire et postpénitentiaire.

La fraude sociale serait-elle en passe de devenir une véritable priorité de politique criminelle ? Et le droit pénal social, en voie de réforme, serait-il en train d'ouvrir la voie à une réforme plus large du droit pénal qui se fait attendre depuis des décennies ? En quelques années, en effet, l'activité des différents pouvoirs a connu sur ce terrain une accélération remarquable : notes de politique fédérale sur le travail illégal et la fraude social en 1999 et 2004, loi de 2003 instituant le Conseil fédéral de lutte contre le travail illégal et la fraude social, revue en 2006, lois de 2006 encore modifiant les pouvoirs des inspections sociales, instituant l'action civile des auditorats du travail et créant les chambres sociales correctionnelles, circulaire de 2007 du Collège des procureurs généraux sur la politique criminelle des auditorats et, peut-on l'espérer sous la nouvelle législature, adoption d'un code de droit pénal social.

Cet ouvrage ambitionne d'aborder cet ensemble en trois temps. Premièrement, dresser un état des lieux sous les angles économique et criminologique pour tenter ce faisant de préciser les différentes facettes, les caractéristiques et l'ampleur du phénomène. Deuxièmement, analyser les normes édictées ou en projet : la politique criminelle que le gouvernement, le parquet, l'administration entendent mener et l'avant-projet de code de droit pénal social. Troisièmement, examiner plus concrètement les pratiques de surveillance, de contrôle et de répression des services d'inspection et des auditorats ainsi que l'impact que les réformes en cours sont susceptibles d'avoir sur elles.

Le présent ouvrage reprend les actes d'un colloque organisé autour de ces questions par l'Ecole des sciences criminologiques Léon Cornil de l'Université Libre de Bruxelles qui s'est tenu le 19 octobre 2007 en hommage à Pierre Van der Vorst, professeur honoraire de l'ULB.

En 1998, le gouvernement fédéral a entamé la réforme des services de police qui devait se réaliser en deux ans. Après des divergences politiques et plusieurs tentatives avortées, cette réforme se déroule encore d'une façon assez sinueuse. Des années plus tard, plusieurs composantes, pourtant importantes, s'avèrent être non réglées. Après avoir décrit l'histoire de cette réforme, l'attention se porte sur des aspects importants : la constitution difficile des zones de la police locale ; la police fédérale dominante ; les liens fonctionnels problématiques entre les deux niveaux ; le système informatique et télématique en retard ; les contrôles multiples ; un managérialisme trop peu original. Ensuite, on constate que les principes élémentaires à respecter lors d'une réforme d'une telle envergure ne le sont pas et, surtout qu'une planification sérieuse semble avoir été omise. Enfin, on constate qu'il s'agit plutôt d'une police d'Etat que d'une police de société et que le pragmatisme domine. Mais on ne sait pas quels sont les effets de la réforme sur le terrain : la base policière n'a jamais été impliquée et on ne la consulte toujours pas. L'ouvrage se termine avec des propositions sur ce qui doit encore être réalisé à courte et plus longue échéance.

Longtemps occultée, la problématique de la pédophilie est actuellement un phénomène social identifié. Si le public y est sensibilisé, il est attendu des professionnels qu'ils soient au fait de la dernière actualité. Cette actualité est notamment politique et scientifique. Scientifique parce que le magistrat, le thérapeute, l'avocat, le travailleur social ne peuvent accepter que le concept de pédophilie ne renvoie qu'à une seule représentation mentale. La démarche doit également être scientifique car en ce domaine la neutralité n'existe pas : la première inférence que suscite cette problématique chez le praticien implique nécessairement celui qui l'aborde de sorte qu'est interpellée sa propre façon d'être au monde. Politique car il y a une gestion sociale du phénomène. Celle-ci peut être réactive ou proactive. On ne peut faire n'importe quelle prévention, n'importe quel traitement, ou refuser de considérer qu'un pédophile n'est pas l'autre. Des experts du Canada, de France et de Belgique permettront de situer cette démarche. Ce colloque a pour objectif de présenter l'état des connaissances scientifiques et de permettre à chacun de s'informer de la façon dont les décideurs se situent à l'égard de ce phénomène et y interagissent. Trois ans après sa tenue, la publication des actes n'en demeure pas moins d'actualité.

Depuis le début des années 70, la recrudescence de la criminalité enregistrée et la politisation du sentiment d'insécurité ont notamment entraîné une crise de légitimité des services de police dans l'ensemble des pays occidentaux. Pour y répondre, fut proposé le modèle de community policing, destiné à remplacer le modèle de police criminelle en ouvrant le monde de la police à la communauté locale grâce a un « contrat social » axé sur la prévention du crime, la répression sélective et la résolution des problèmes de qualité de vie. En Belgique, ce modèle a été impulsé par le pouvoir fédéral à la faveur des contrats de sécurité et est connu sous le nom de « police de proximité ».

Mais au-delà des mots et des discours, que représente cette « police de proximité » en Belgique ? Où en est le développement de ce principe, de cette stratégie organisationnelle? Quels en sont, surtout, les enjeux: police de proximité ou proximité de la police?

Sur base de trois ans de recherche dans huit corps de police communale, cet ouvrage présente un état des lieux de la police de proximité fondé tant sur une analyse théorique des discours des responsables policiers que sur de nombreuses observations des pratiques. Les auteurs se sont également penchés sur cette notion de proximité associée à l'exercice de la fonction policière qui apparaît, aujourd'hui plus que jamais, centrale dans la politique policière.

Du « community policing» à la « police de proximité», du discours à la pratique, l'ouvrage lève le voile sur quelques aspects des réformes d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi sur la police de demain. 

Mais que fait la police ? Souvent, ces dernières décennies, on s'est posé cette question apparemment anodine. Des commissions d'enquête parlementaires mises sur. pied à l'occasion de tragiques événements, médiatisés parfois à outrance, ont mis en évidence des dysfonctionnements manifestes dont l'origine devait être recherchée certes dans un cruel manque de moyens mais aussi, et peut-être surtout, dans une véritable « guerre des polices » que certains tentaient de minimiser quand ils ne la niaient pas.

Au travers d'une étude diachronique de l'évolution des services de police générale du Royaume, l'auteur s'efforce de comprendre comment on a pu en arriver à une telle situation qui nécessitait une réforme en profondeur de notre paysage policier. Si, comme il le souligne, il est prématuré d'émettre un avis pertinent sur une réforme qui n'en est qu'à sa genèse, celle-ci est-elle de nature à remédier aux carences relevées ? 

Cet ouvrage pose également la question fondamentale de la place que doit occuper la police dans une société démocratique. En effet, si dans de nom-breux discours il est affirmé péremptoirement que la police, instance de con-trôle social formel détentrice du monopole de la violence légitime, doit être un moyen d'émancipation, le garant des principes de l'Etat de droit, en est-il ainsi dans la réalité et la réforme rencontre-t-elle de telles préoccupations ?

Ce livre est d'abord un dossier sur le thème de la braconne. A l'exception d'un texte inédit, il rassemble plusieurs études que l'auteur a publiées antérieurement. Il contient aussi la réédition d'un ouvrage introuvable et assez extraordinaire par son contenu : "Les Ruses du braconnage mises à découvert, ou Mémoires et instructions sur la chasse et le braconnage", dont la parution la plus ancienne date de 1771. Il s'agit d'une oeuvre qui mérite d'être tirée de l'oubli et de retrouver toute la vogue qui fut la sienne.

Le "Parfait petit braconnier" s'enrichit enfin d'une contribution d'Hubert Juin, qui montre ici, finalement, un prétexte de randonnée et de rendez-vous littéraires (...). 

À une époque où le système pénal fait l'objet d'une attention accrue et de nombreuses réformes, que sait-on en définitive de son fonctionnement en Belgique ? Que sait-on de ses spécificités institutionnelles, des pratiques qui s'y développent, des cultures professionnelles qui l'imprègnent ou des rapports de force qui le traversent? Que sait-on des agents qui y œuvrent et de sa «clientèle »? Que sait-on, mais aussi qu'ignore-t-on ? Et quels sont les domaines dont l'étude semble prioritaire ?

C'est à ces questions que tente de répondre cet ouvrage en présentant la synthèse des recherches scientifiques menées en Belgique depuis vingt ans, respectivement sur la police, le ministère public, la magistrature, la prison et le droit pénal. Ces synthèses ont été soumises à la réaction de deux spécialistes, l'un chercheur, l'autre praticien, afin de multiplier les approches et de tendre à la plus grande exhaustivité. Enfin, chacune est complétée par une importante bibliographie qui constitue un outil de travail précieux.

Un ouvrage destiné aux chercheurs, aux praticiens, aux décideurs politiques, mais aussi à tout citoyen soucieux de mieux comprendre le système pénal.

L'attrait qu'exercent les œuvres d'art sur les voleurs peut, de prime abord, surprendre. Le vol d'œuvres d'art connaît cependant un développement important. Afin de le comprendre, les causes de l'engouement dont les œuvres d'art sont l'objet ainsi que les différents protagonistes du marché de l'art seront évoqués. Le vol d'œuvres d'art sera d'abord analysé d'un point de vue quantitatif à travers les statistiques. Il s'agira ensuite de comprendre les raisons qui poussent une personne à voler une œuvre d'art et, suivant une perspective historique, d'envisager les développements que le vol d'œuvres d'art a connus. Les récits de vie de différents voleurs nous feront connaître leur univers et leur " métier ". Toutefois, les voleurs ne seraient rien s'ils n'avaient la possibilité d'écouler leur marchandise. Le rôle du receleur nous permettra donc de découvrir les différents réseaux de distribution des objets volés. On examinera enfin la position qu'occupe le vol d'œuvres d'art par rapport aux autres formes de criminalité. Celles-ci sont principalement le trafic de drogues, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent.

Policiers disposant d'une formation sociale, psychologique ou criminologique, les assistants de police sont apparus dans les années 50 afin d'accomplir des missions considérées comme délicates dans les domaines de la famille et de la jeunesse. Peu de textes officiels existant pour définir ces missions, les assistants de police ont entamé, dès les années 80, une réflexion sur le mode de travail à mener, sur le statut d'officier de police judiciaire que certains réclamaient tandis que d'autres le rejetaient catégoriquement, sur le manque de reconnaissance de la part du corps de police, sur une certaine confusion des rôles... Et de fait, l'existence des assistants de police amène à poser nombre de questions : constituent-ils une profession, c'est-à-dire un corps de métier avec des valeurs, des techniques et des intérêts communs ? Font-ils partie du corps policier ? Si oui, qu'entendent-ils lorsqu'ils disent faire du travail social ? Si nombre d'entre eux ont reçu une formation sociale, l'appartenance au corps policier ne modifie-t-elle pas cet apport ? Y a-t-il des risques de confusions, de dérives, l'image " sociale " pouvant être utilisée pour une plus grande intrusion dans la vie des gens ? L'évolution récente des corps de police change-t-elle la place et l'essence du travail des assistants de police ? C'est à toutes ces questions que le présent ouvrage tente d'apporter des éléments de réponse.

Le 19 juin 1992, en adoptant la note politique " Sécurité du citoyen : police et sécurité " préparée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice, le gouvernement belge donnait naissance aux contrats de sécurité. Passés entre le ministère de l'Intérieur, les Régions et certaines villes et communes, ces contrats ont pour but, moyennant un soutien financier, le développement de projets locaux visant principalement à lutter contre le sentiment d'insécurité et " la petite délinquance ", à rétablir une qualité de vie et à restaurer la confiance ébranlée de la population dans les institutions, notamment la police.

Participant à un " programme d'urgence sur les problèmes de société " adopté par le gouvernement au lendemain d'élections marquées par la montée de l'extrême droite, la mise en œuvre des contrats de sécurité s'est accompagnée de recherches évaluatives commanditées par le ministère de l'Intérieur à divers organes scientifiques indépendants dont les rapports représentent un ensemble de données qui, pour l'heure, n'ont pas toujours été publiées. C'est la synthèse des résultats obtenus par les recherches portant sur les contrats de sécurité wallons et bruxellois que propose cet ouvrage.

Le 6 avril 1994, le Rwanda s'apprête à vivre un effroyable bain de sang à huis clos alors que débute sur ses collines le dernier génocide du XXème siècle. Là où le cataclysme a atteint son point culminant, il fallut à tout prix, au sortir du génocide, éradiquer la culture de l'impunité, permettre la poursuite et le jugement des auteurs du génocide et autres crimes contre l'humanité, tout en tenant compte de la nécessité de reconstruire la société et de rétablir le dialogue social. C'est précisément ces défis incontournables que la justice pénale classique s'est avérée impossible de relever, laquelle a dû par conséquent laisser la place aux Juridictions Gacaca, s'inspirant de la tradition rwandaise et présentant le caractère unique de donner, pour la première fois, à une population entière, la responsabilité extrêmement délicate de juger des personnes poursuivies pour crime de génocide et crimes contre l'humanité. Un processus extrêmement complexe qui mérite d'être interrogé auprès de différentes composantes de la société rwandaise : rescapés, détenus, anciens réfugiés, juges intègres,...Comment ces diverses catégories perçoivent-elles les Juridictions Gacaca ? Vont-elles toutes et en grand nombre témoigner aux audiences ? La Gacaca va-t-elle avoir un impact positif sur la réconciliation ? La Gacaca ne va-t-elle pas être porteuse de nombreux abus ? Comment évoluent avec le temps les diverses représentations des acteurs ?,... C'est à toutes ces questions que le présent ouvrage tente d'apporter des éléments de réponses, considérant tout l'intérêt d'illustrer et analyser la variété des représentations qui caractérisent les acteurs concernés par ce phénomène commun qu'est le processus Gacaca, en fonction des personnes rencontrées, de la position dans laquelle elles se trouvent, des jeux de pouvoir, de l'articulation des éléments de représentation de la justice et des contraintes politiques et organisationnelles,...Différents niveaux sont en effet à relier, permettant ainsi l'analyse des diverses représentations dans leur globalité ou plutôt leur complexité.

Salomé Van Billoen a fait ses études de criminologie à l'Université Libre de Bruxelles. Elle travaille actuellement en République Démocratique du Congo comme coopérante attachée au Centre d'étude et de formation en criminologie et droits humains (CEFOCRIM) à Lubumbashi.

Le présent ouvrage est une version remaniée de son mémoire de fin d'études en criminologie défendu en 2005 et pour lequel elle a obtenu le prix Jeanine Segers en 2006.

Parce qu'elle touche à la fois à la liberté individuelle et à la dignité de la personne humaine, parce qu'elle porte sur un métier que l'on dit vieux comme le monde et qui traîne derrière lui son cortège de mythes et de tabous (le sexe et l'argent), la question de la prostitution est particulièrement complexe à aborder. L'objectif principal de cette étude est de réaliser une analyse fouillée des deux modèles de gestion de la prostitution qui suscitent actuellement une vive polémique au sein des pays européens. Les Pays-Bas, d'un côté, ont choisi la voie de la légalisation. La Suède, au contraire, pénalise depuis le 1er janvier 1999 l'achat de services sexuels. La Belgique sera, elle, bientôt amenée à prendre position. Plusieurs propositions de loi, inspirées soit du "modèle hollandais", soit du "modèle suédois", ont été déposées au Sénat ou à la Chambre ces dernières années. Avant l'ouverture de ce débat législatif qu'elle espère constructif, l'auteur a voulu réaliser une étude approfondie des aspects réglementaires et légaux des deux systèmes proposés. Loin des débats normatifs, chaque étape de son travail d'analyse s'est voulu un pas de plus vers une approche rigoureuse et scientifique de la question. Cet exercice est pour un criminologue la seule manière d'aborder une problématique d'une telle complexité et d'apporter ainsi aux "décideurs" et aux "acteurs" tous les éléments dont ils ont besoin pour jouer pleinement leur rôle.

Depuis plusieurs décennies, le système de protection de la jeunesse belge est en discussion. La dynamique des réformes en la matière s'inscrit dans un contexte social, politique et scientifique qui est fortement relié au développement et à l'évolution des pratiques. A l'aube du 21 ème siècle, après tant de débats sur la réforme, cet ouvrage collectif bilingue propose d'engager un débat sur la réaction à la délinquance juvénile en tentant d'y apporter un regard nouveau portant au-delà de la traditionnelle discussion sur les modèles et au-delà des clichés simplistes. En croisant les perspectives dans les deux communautés linguistiques, il aborde les questions suivantes : quelles sont aujourd'hui les formes de la réaction sociale à la délinquance juvénile ? Comment ces formes ont-elles évolués ? Quels sont les principaux arguments tant scientifiques que sociaux pour (ré)organiser cette réaction ? Quelles sont les pistes de réforme nécessaires et pourquoi ? Quelles relations ces discussions entretiennent-elles finalement avec les évolutions de la position sociale, politique et économique des jeunes dans notre société ?

Le présent ouvrage constitue une approche comparative de la recherche sur la police dans le monde occidental. Il est né d'un constat de carence : celui de l'absence d'un outil à destination des chercheurs et enseignants, voire des professionnels réfléchissant sur leur institution, susceptible de donner accès à une grande variété de travaux de nombreux pays occidentaux, en particulier lorsque ceux-ci n'appartiennent pas directement au monde anglo-saxon.

Couvrant le dernier quart de siècle et reposant sur un échantillon significatif de pays appartenant aux univers européen et anglo-saxon, en ce compris divers pays en processus de transition démocratique, cet ouvrage a l'ambition de constituer un état des savoirs issus de la recherche scientifique sur la police, ainsi que de la place de ces savoirs au coeur de leur contexte socio-politique spécifique. A un bilan des résultats des recherches sur la police, s'ajoute ainsi un bilan de la recherche, c'est-à-dire des relations intéressées entourant la production et la diffusion des travaux à prétention scientifique sur le thème de la police.

A L'attention de l'opinion publique est régulièrement attirée par des affaires -faits divers ou procès - particulièrement impressionnantes en matière de délinquance sexuelle. 

C'est à juste titre que l'opinion publique s'émeut en apprenant de tels com-portements, surtout lorsque des enfants en sont les victimes, car alors ils portent atteinte à ce que nous ressentons tous comme à la fois l'espoir et la pureté. 

Cependant, les réactions de l'opinion ne sont pas suffisantes. Il faut s'interroger sur la raison de ces comportements délinquants, sur la manière de les pré-venir et sur les mesures les plus adéquates pour empêcher la récidive de leurs auteurs. Mais les méthodes mises en oeuvre, quelles qu'elles soient, ont une limite qu'il faut savoir ne pas franchir : celle du respect des droits de l'homme. C'est pourquoi sans doute les règles de droit remplissent un si grand rôle dans la problématique de la délinquance. 

Une réflexion scientifique sur ce sujet venait donc à son heure. Elle est le fruit de l'Ecole des sciences criminologiques Léon Cornil de l'U.L.B. et du Centre de recherche-action et de consultations en sexo-criminologie. Il en est résulté une journée d'étude d'un très grand intérêt parce que son ambition était de couvrir la matière sous ses différents aspects : juridiques, diagnostiques, thérapeutiques, médico-légaux et victimologiques. Le succès de cette entreprise, dont on trouvera le témoignage dans cet ouvrage, illustre cette évidence que la criminologie est par nature multidisciplinaire. 

Au mois de février 1994, le travail d'intérêt général et la médiation pénale étaient introduits dans le système pénal belge. Ces nouvelles sanctions suscitent l'enthousiasme des uns, qui y voient la promesse d'un nouveau droit pénal, et le scepticisme des autres, qui pressentent davantage une extension du contrôle social. Elles posent nombre de questions directement liées aux récentes réformes de la politique criminelle belge, mais aussi à un mouvement international plus large, dont certaines sources sont à rechercher dans le droit des mineurs. A l'occasion de son soixantième anniversaire, l'Ecole des sciences criminologiques Léon Cornil a convié chercheurs et praticiens, belges comme étrangers, à une large réflexion sur ce thème au travers des disciplines dans lesquelles se distinguèrent respectivement trois de ses professeurs auxquels elle a tenu à rendre hommage : la procédure pénale comparée, le droit des mineurs et la criminologie.