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Résumé
La loi de Gresham au Moyen Âge est née en marge de la synthèse qu'Henri Laurent préparait avec Fritz Quicke sur les origines de l'état bourguignon du XVe siècle. Il porte sur les relations entre le comté de Flandre et le duché de Brabant encore indépendant entre 1380 et 1396 et sur les répercussions politiques et économiques des mutations monétaires et des dévalorisations liées à la crise du stock de métal fin à la fin du XIVe siècle. La loi dite de Gresham, du nom d'un financier anglais du XVIe siècle auquel sa première formulation fut attribuée à tort, traduit les conséquences d'une concurrence entre monnaies en période de mutations des espèces: Durant la période étudiée, la Flandre émit des monnaies d'un type analogue à celles de Brabant, mais dont le poids et le titre était inférieur. Le système monétaire brabançon fut envahi par les monnaies flamandes surévaluées. En émettant sans cesse en grande quantité des espèces d'une teneur moindre en métal fin, le comte de Flandre réalisait un bénéfice (seigneuriage) plus grand et attirait vers ses ateliers les monnaies brabançonnes plus fortes en vue de la refonte. Cette politique monétaire provoqua la thésaurisation et l'exportation des monnaies de Brabant, et la réduction de leur circulation au profit des flamandes. Henri Laurent tint compte des critiques formulées en 1933, dans un compte-rendu de la Revue belge de Philologie et d'Histoire par Hans van Werveke, en revenant sur le sujet traité dans La loi de Gresham dans son livre, publié avec Fritz Quicke en 1940, Les origines de l'Etat bourguignon, pp. 402-433.