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La Revue de l'Université de Bruxelles
La Revue de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, revue publiée de 1896 à 1996.
L'année du cent-cinquantième anniversaire de l'Université libre de Bruxelles a été l'occasion pour les Bibliothèques de se pencher sur une de ses aventures intellectuelles les plus intéressantes - la fondation et la vie d'une revue scientifique à vocation générale en 1896 - et un siècle du travail éditorial qui s'ensuivit, en assurant la digitalisation et l'édition numérique de la Revue de l'Université de Bruxelles à partir de 1896.
Volumes de la Revue de l'Université de Bruxelles actuellement disponibles au format PDF :
L'année du cent-cinquantième anniversaire de l'Université libre de Bruxelles a été l'occasion pour les Bibliothèques de se pencher sur une de ses aventures intellectuelles les plus intéressantes - la fondation et la vie d'une revue scientifique à vocation générale en 1896 - et un siècle du travail éditorial qui s'ensuivit, en assurant la digitalisation et l'édition numérique de la Revue de l'Université de Bruxelles à partir de 1896.
Volumes de la Revue de l'Université de Bruxelles actuellement disponibles au format PDF :
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* Ces volumes sont en attente de mise en ligne car les démarches concernant les droits pour les illustrations sont toujours en cours.
Résumé
Pour évoquer cette histoire, nous empruntons de larges extraits à l'introduction du numéro de la Revue paru en 1971. La nouvelle publication s'inscrit dans le vaste mouvement d'aspirations sociales, en faveur de la démocratisation des études et de l'éducation populaire, et d'émancipation intellectuelle accompagnant la révolution scientifique de la seconde moitié du XIXe siècle, et de progrès social. Deux années plus tôt, en 1893, l'Université a fondé l'Extension universitaire de Bruxelles sur le modèle des extensions des universités britanniques dispensant des cours décentralisés à un public non universitaire. La Revue sera sur le mode de l'écrit, ce que l'Extension aura été par la communication orale. Enfin, l'histoire de la fondation de la Revue est inséparable des remoux qui ont agité l'ULB à la suite de l'Affaire Reclus et de la fondation de l'« Université Nouvelle ».
«La Revue était animée par un Comité de rédaction qui comprenait un professeur et un étudiant de chacune des cinq Facultés existant alors (la Faculté de Philosophie ayant même le privilège d'être représentée par deux étudiants), quatre docteurs agrégés, le président et le secrétaire de l'Extension et un ancien étudiant. Elle se donnait pour but d'être « avant tout un asile où les membres de l'Université de Bruxelles, les jeunes et les anciens, se sentiront chez eux, en y publiant leurs oeuvres ... , de signaler les progrès pédagogiques accomplis, d'indiquer ceux dont le besoin se fait sentir» et elle se proposait de «faire appel au concours d'amis et de savants étrangers».
Suspendue par la guerre de 1914-1918, sa publication reprit en 1920. Le Comité de rédaction de l'époque voyait dans la Revue un moyen de réagir contre le danger d'isolement intellectuel qui pouvait résulter pour les chercheurs du confinement dans une spécialisation excessive.
«En nous initiant mutuellement à nos idées età nos labeurs, écrivait-il, nous nous connaissons mieux les uns les autres» et il ajoutait qu'il comptait sur la « collaboration. active du monde universitaire étranger».
L'existence de la Revue fut interrompue une nouvelle fois brutalement en 1940 par la seconde guerre mondiale. Il fallut attendre trois ans après la fin des hostilités jusqu'en 1948 pour que, grâce à l'énergie, à la ténacité et à la lucidité de MM. Émile Janson et Émile Janssens, fussent surmontées les difficultés d'ordre matériel qui empêchaient sa réapparition.
L'avant-propos du premier numéro de cette nouvelle série déclarait notamment :
«Nous voulons explorer tous les domaines de la science, observer tous les mouvements intellectuels, chercher à comprendre les travaux des savants du monde entier... En outre, comme les résultats positifs ne prennent de valeur qu'une fois dégagée leur portée philosophique, sociale et même politique, nous demanderons à tous les hommes de science, nos auteurs, un effort d'explication et de synthèse; à tous les intellectuels, nos lecteurs, un effort de compréhension et d'adaptation. » Ces objectifs, l'équipe qui groupait, autour de MM. Janson et Janssens, un professeur représentant de chacune des six Facultés et de l'École des Sciences de l'éducation, s'est efforcée de les atteindre dans toute la mesure du possible.»
Après la crise de 1968 qui a débouché dans les années suivantes sur l'établissement d'une gouvernance académique fondée sur la participation de tous les corps de l'Université, la Revue prend un troisième tournant. Alors que le comité éditorial, exceptionnellement ouvert en 1896, puisqu'on y trouvait des professeurs, des jeunes scientifiques et des étudiants, s'était progressivement replié sur le corps professoral, il s'élargit à nouveau aux membres du personnel scientifique. C'est de cette pépinière de jeunes talents qu'est issu le principal animateur intellectuel de la troisième « Revue de l'Université », le philosophe Jacques Sojcher.
Aujourd'hui la Revue connaît d'assez importants changements. A la suite des réformes de l'Université provoquées par le mouvement de contestation de mai 1968, il fut décidé, dès le début de l'année académique 1968-1969, d'introduire dans le Comité de rédaction un représentant des chefs de travaux, assistants et chercheurs de chaque Faculté. D'autre part, en avril 1970, MM. Émile Janson et Émile Janssens ont demandé à être déchargés de leurs fonctions, respectivement, de Directeur et de Secrétaire, dont ils se sont acquittés pendant vingt-deux ans avec un dévouement et une compétence auxquels on ne saurait assez rendre hommage.
Le Comité de rédaction de la Revue a dû constater que, dans presque tous les domaines, la recherche scientifique avait atteint un degré de spécialisation si poussée qu'il était le plus souvent devenu extrêmement difficile, voire impossible, aux savants de rendre accessibles à un large public cultivé les résultats de ceux de leurs travaux auxquels ils étaient le plus attachés et où ils pouvaient estimer avoir fait l'oeuvre la plus novatrice. Les auteurs ont souvent préféré - et on ne peut leur en faire grief - réserver leurs articles à des revues assurées d'une plus large diffusion dans les milieux internationaux compétents. Mais en même temps on peut observer que notre époque est celle où se posent des problèmes fondamentaux qui retiennent l'attention du monde universitaire et auxquels ont réfléchi des chercheurs appartenant aux disciplines les plus diverses. C'est pourquoi nous avons décidé de centrer chacun de nos prochains numéros sur un thème, qui sera non pas traité de façon exhaustive ce serait irréalisable - mais abordé sous plusieurs de ses principaux aspects.
Extrait de l’introduction du numéro de la « Revue de l’Université de Bruxelles » paru en 1971.
Pour évoquer cette histoire, nous empruntons de larges extraits à l'introduction du numéro de la Revue paru en 1971. La nouvelle publication s'inscrit dans le vaste mouvement d'aspirations sociales, en faveur de la démocratisation des études et de l'éducation populaire, et d'émancipation intellectuelle accompagnant la révolution scientifique de la seconde moitié du XIXe siècle, et de progrès social. Deux années plus tôt, en 1893, l'Université a fondé l'Extension universitaire de Bruxelles sur le modèle des extensions des universités britanniques dispensant des cours décentralisés à un public non universitaire. La Revue sera sur le mode de l'écrit, ce que l'Extension aura été par la communication orale. Enfin, l'histoire de la fondation de la Revue est inséparable des remoux qui ont agité l'ULB à la suite de l'Affaire Reclus et de la fondation de l'« Université Nouvelle ».
«La Revue était animée par un Comité de rédaction qui comprenait un professeur et un étudiant de chacune des cinq Facultés existant alors (la Faculté de Philosophie ayant même le privilège d'être représentée par deux étudiants), quatre docteurs agrégés, le président et le secrétaire de l'Extension et un ancien étudiant. Elle se donnait pour but d'être « avant tout un asile où les membres de l'Université de Bruxelles, les jeunes et les anciens, se sentiront chez eux, en y publiant leurs oeuvres ... , de signaler les progrès pédagogiques accomplis, d'indiquer ceux dont le besoin se fait sentir» et elle se proposait de «faire appel au concours d'amis et de savants étrangers».
Suspendue par la guerre de 1914-1918, sa publication reprit en 1920. Le Comité de rédaction de l'époque voyait dans la Revue un moyen de réagir contre le danger d'isolement intellectuel qui pouvait résulter pour les chercheurs du confinement dans une spécialisation excessive.
«En nous initiant mutuellement à nos idées età nos labeurs, écrivait-il, nous nous connaissons mieux les uns les autres» et il ajoutait qu'il comptait sur la « collaboration. active du monde universitaire étranger».
L'existence de la Revue fut interrompue une nouvelle fois brutalement en 1940 par la seconde guerre mondiale. Il fallut attendre trois ans après la fin des hostilités jusqu'en 1948 pour que, grâce à l'énergie, à la ténacité et à la lucidité de MM. Émile Janson et Émile Janssens, fussent surmontées les difficultés d'ordre matériel qui empêchaient sa réapparition.
L'avant-propos du premier numéro de cette nouvelle série déclarait notamment :
«Nous voulons explorer tous les domaines de la science, observer tous les mouvements intellectuels, chercher à comprendre les travaux des savants du monde entier... En outre, comme les résultats positifs ne prennent de valeur qu'une fois dégagée leur portée philosophique, sociale et même politique, nous demanderons à tous les hommes de science, nos auteurs, un effort d'explication et de synthèse; à tous les intellectuels, nos lecteurs, un effort de compréhension et d'adaptation. » Ces objectifs, l'équipe qui groupait, autour de MM. Janson et Janssens, un professeur représentant de chacune des six Facultés et de l'École des Sciences de l'éducation, s'est efforcée de les atteindre dans toute la mesure du possible.»
Après la crise de 1968 qui a débouché dans les années suivantes sur l'établissement d'une gouvernance académique fondée sur la participation de tous les corps de l'Université, la Revue prend un troisième tournant. Alors que le comité éditorial, exceptionnellement ouvert en 1896, puisqu'on y trouvait des professeurs, des jeunes scientifiques et des étudiants, s'était progressivement replié sur le corps professoral, il s'élargit à nouveau aux membres du personnel scientifique. C'est de cette pépinière de jeunes talents qu'est issu le principal animateur intellectuel de la troisième « Revue de l'Université », le philosophe Jacques Sojcher.
Aujourd'hui la Revue connaît d'assez importants changements. A la suite des réformes de l'Université provoquées par le mouvement de contestation de mai 1968, il fut décidé, dès le début de l'année académique 1968-1969, d'introduire dans le Comité de rédaction un représentant des chefs de travaux, assistants et chercheurs de chaque Faculté. D'autre part, en avril 1970, MM. Émile Janson et Émile Janssens ont demandé à être déchargés de leurs fonctions, respectivement, de Directeur et de Secrétaire, dont ils se sont acquittés pendant vingt-deux ans avec un dévouement et une compétence auxquels on ne saurait assez rendre hommage.
Le Comité de rédaction de la Revue a dû constater que, dans presque tous les domaines, la recherche scientifique avait atteint un degré de spécialisation si poussée qu'il était le plus souvent devenu extrêmement difficile, voire impossible, aux savants de rendre accessibles à un large public cultivé les résultats de ceux de leurs travaux auxquels ils étaient le plus attachés et où ils pouvaient estimer avoir fait l'oeuvre la plus novatrice. Les auteurs ont souvent préféré - et on ne peut leur en faire grief - réserver leurs articles à des revues assurées d'une plus large diffusion dans les milieux internationaux compétents. Mais en même temps on peut observer que notre époque est celle où se posent des problèmes fondamentaux qui retiennent l'attention du monde universitaire et auxquels ont réfléchi des chercheurs appartenant aux disciplines les plus diverses. C'est pourquoi nous avons décidé de centrer chacun de nos prochains numéros sur un thème, qui sera non pas traité de façon exhaustive ce serait irréalisable - mais abordé sous plusieurs de ses principaux aspects.
Extrait de l’introduction du numéro de la « Revue de l’Université de Bruxelles » paru en 1971.