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Ouvrage sur les 100 ans du campus du Solbosch

Publié le 17 avril 2024 Mis à jour le 18 avril 2024

La genèse du livre « L’université libre de Bruxelles au Solbosch : un siècle d’histoire architecturale » sous la direction de Serge Jaumain, Anne-Sophie Daout et Irene Lund.

En 2022, l’université a fêté 100 ans de présence sur le campus du Solbosch, à cette occasion, les instances de l’ULB nous ont contactées ma collègue Irene Lund et moi-même, car depuis quelques années nous animons un cours de master en faculté d’architecture consacré à la découverte du monde des archives et plus particulièrement des archives d’architecture.

Notre thématique depuis 2020 a été d’étudier les bâtiments du campus du Solbosch. Nous avons demandé à nos étudiant.es de choisir un bâtiment situé sur le campus et de travailler sur son histoire. Plus précisément d’établir un état de l’art sur le bâtiment choisi, d’analyser l’implantation du bâtiment, le choix de l’architecte, les techniques de construction, sa volumétrie, sa composition, l’évolution et la transformation du bâtiment ainsi que rédiger une bibliographie et un cahier de recherche retraçant leur travail. Nos étudiant·es se sont plongé·es dans les centres d’archives tels que les Archives de la Ville de Bruxelles, le CIVA, Urban, les archives de la commune d’Ixelles, et surtout les archives de l’ULB et les archives d’architecture de l’ULB. Une collaboration dynamique s’est ainsi naturellement mise en place entre nous, les étudiants et ces lieux de conservation, dont le dévouement des équipes, particulièrement celles du DBIS et des archives de l’ULB, a grandement contribué à la qualité des résultats obtenus.

C’était l’occasion de valoriser un matériel archivistique inédit.

L’idée était donc de mettre en évidence les travaux de nos étudiant·es, et de mettre ces pratiques en interaction avec d’autres auteur.es de disciplines diverses et connexes tels que des historiens, des architectes, des ingénieurs, des urbanistes ainsi que grâce à l’aide du DBIS, l’expertise de deux anciens étudiants qui avaient suivi notre cours, diplômés depuis, Aurélie Bourse et Arthur Schweisthal qui ont largement contribués à l’ouvrage.

Serge Jaumain a tout de suite été séduit par le projet et en est devenu le porteur avec Irene et moi-même.

Emilie Menz, pour les Éditions de l’Université, était tout aussi enthousiaste d’autant que cet ouvrage allait être le premier de la collection institutionnelle de l’ULB. Cela serait, là aussi, le premier beau-livre édité par les Éditions, après le catalogue Witches, mais dont l’objet était très différent (supports d’exposition). Un riche travail de mise en page, de photogravure, de relecture – et parfois de réécriture – et d’impression a été réalisé pour cet ouvrage, dont l’aboutissement représente le fruit d’un travail collectif réussi. Un imprimeur spécialisé dans les livres d’art s’est occupé de ce projet. Emilie Menz et le graphiste des Éditions ont passé une journée et une soirée à l’imprimerie pour y vérifier le rendu des planches et demander les ajustements colorifiques nécessaires jusqu’à obtention du rendu désiré. Ce fut là, y compris sur le plan technique, une expérience très enrichissante.

Le gros du travail a été bien entendu l’écriture, mais également la mise en contact et le suivi des auteur.es ainsi que le choix de l’iconographie. Nous avions à notre disposition tellement de pépites iconographiques trouvées dans nos archives qu’il a été très difficile de faire un choix.

Ainsi nous avons décidé de diviser le livre en chapitres thématiques et de répartir les bâtiments de manière à raconter le développement du campus à travers son architecture.

Nous commençons l’ouvrage par une brève introduction historique de l’université et son implantation dans Bruxelles (Palais Granvelle, Parc Léopold) ; les premiers bâtiments construits sur le Solbosch (le Bâtiment U puis le bâtiment A) ; l’accueil des étudiants avec la maison des étudiants (J), la cité étudiante (F), le bâtiment des sports (B) ; en marge de l’Expo 58 avec les bâtiments C et l’auditorium Janson ; l’euphorie des murs rideaux avec les bâtiments D, E, S, l’auvent de l’Institut de sociologie, le F2 et les préfabriqués ; la référence au brutalisme avec les bâtiments H et O ; les prétentions postmodernes avec les bâtiments NB, R42, K ainsi que les D15 et D31 ; les nombreuses villas intégrées à l’ULB au fil de temps et enfin, un dernier chapitre consacré aux espaces publics et espaces verts.

Plus le travail avançait et plus la découverte de documents inédits et/ou produits par nos étudiant·es était surprenante et intéressante ainsi de ce qu’on connait aujourd’hui du campus sont apparus toute une série de propositions et d’ambitions étonnantes qui sont restées sans suite, nous donnant une idée de ce que le campus aurait pu être si certains avant-projets avaient été réalisés.

Toutes ces histoires assemblées révèlent un patrimoine étonnant que nous fréquentons chaque jour, notre bien commun et le cadre bâti dans lequel nous transmettons nos valeurs, une belle manière de mettre notre patrimoine en avant et de valoriser à la fois les archives de l’ULB et plus particulièrement la collection d’archives d’architectures, mais aussi les enseignements et les travaux de recherches.

Entre préservation et nécessités d’évolution, l’Université libre de Bruxelles est plus que jamais un acteur dans la ville.

Anne-Sophie Daout